Le syndrome des antiphospholipides (SAP) est une maladie auto-immune systémique dans laquelle les auto-anticorps antiphospholipides (aPL) provoquent des thromboses récurrentes dans tous les types de vaisseaux sanguins (artères, veines et petits vaisseaux) ainsi que des complications de la grossesse telles que des avortements spontanés, la pré-éclampsie, etc.
SAPL: une maladie auto-immune
Une maladie auto-immune est une maladie dans laquelle le système immunitaire, dont le rôle est de défendre l’organisme contre les agents extérieurs (virus, bactéries), est activé en excès et la réponse immunitaire est dirigée contre l’organisme. Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est caractérisée par la présence, au moins à deux reprises, à trois mois d’intervalle, d’anticorps appelés anticorps antiphospholipides. Il existe trois types principaux d’anticorps antiphospholipides : il s’agit de l’anticoagulant circulant (ou anticoagulant circulant lupique), des anticorps anticardiolipine et des anticorps antibêta2-glyco-protéine de type I (b2GP1). Les autres signes cliniques possibles sont essentiellement cutanés, neurologiques, cardiaques et rénaux. On parle de « SAPL primaire » voire de « syndrome de Hughes » lorsque le SAPL est isolé, c’est à dire sans autre maladie auto-immune ou anomalies cliniques et biologiques particulières. Le SAPL est sinon « associé » à une autre maladie auto-immune, et, le plus souvent, il s’agit d’un lupus systémique.
Syndrome des anticorps antiphospholipides au cours de la grossesse
Le syndrome des anticorps antiphospholipides est causé par des auto-anticorps contre certaines protéines liant les phospholipides qui autrement protégeraient contre une activation excessive de la coagulation. Pendant la grossesse, augmente le risque de :
- Mort fœtale
- Hypertension gravidique
- Pré-éclampsie
- Retard de croissance intra-utérin
- Thromboses
En FIV
Le syndrome des anticorps antiphospholipides provoque des échecs récurrents d’implantation d’embryons après une FIV. Plusieurs scientifiques proposent l’introduction de tests immunologiques chez les patients sur le point de tenter d’avoir un enfant par des techniques de reproduction assistée, dans le cadre d’un protocole standard d’investigation de l’infertilité d’un couple.
Comment fait-on le diagnostic du syndrome des antiphospholipides ?
Les infertilités d’origine auto-immune sont essentiellement représentées par le SAPL. Les femmes souffrant de ce syndrome avaient 5 à10% de chances de conduire à terme une grossesse dans les années 80. Actuellement le taux de naissances à terme est de 90%. Ces progrès sont dus à une amélioration du diagnostic et des mesures thérapeutiques dont elles peuvent bénéficier. Du point de vue diagnostique, le SAPL est défini depuis 1987 par l’association de critères cliniques et biologiques.
- Les critères cliniques (au minimum un doit être présent) sont une thrombose artérielle ou veineuse touchant les petits ou gros vaisseaux ou une morbidité obstétricale (au moins 3 fausses couches spontanées inexpliquées, une ou plusieurs morts fœtales à plus de 10 semaines d’aménorrhée ou une ou plusieurs naissances prématurées à moins de 34 semaines).
- C’est au niveau des critères biologiques que les examens sérologiques et d’hémostase ont précisé les données : présence d’un Ac anti-cardiolipine ou anti-Béta 2 Glycoprotéine 1 IgG ou IgM et d’un anticoagulant circulant. Tout résultat positif doit être confirmé à 3 mois. Persistance pendant au moins 6 semaines d’anticorps anti-phospholipides (anti-cardiolipine ou lupus anticoagulant).
Le traitement aux grossesses
Le traitement adapté semble permettre d’améliorer le pronostic des grossesses de ces patientes. Malgré celui-ci, ces patientes ont un risque accru de présenter un accident obstétrical. Un suivi multidisciplinaire par une équipe expérimentée est indispensable. Les femmes qui ont un syndrome des antiphospholipides sont généralement traitées à titre prophylactique par des anticoagulants et de l’aspirine à faible dose, pendant la grossesse et pendant 6 semaines après l’accouchement.